Carmat, le fabricant du cœur artificiel français, au bord du gouffre financier
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🫀 Carmat, le fabricant du cœur artificiel français, au bord du gouffre financier
La société Carmat, pionnière dans la création de cœurs artificiels temporaires pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale, a annoncé ce lundi 30 juin 2025 qu’elle est en cessation de paiements. En d'autres termes, elle n’a plus assez d’argent pour régler ses dettes.
Fondée en 2008, Carmat avait pour ambition de révolutionner la prise en charge des malades en attente de greffe du cœur. Après des décennies de recherche, elle avait développé le cœur Aeson, un dispositif médical complexe imitant le fonctionnement d’un cœur humain.
Mais malgré 30 ans de recherche, plus de 550 millions d’euros investis et 122 patients traités, la société n’a pas réussi à obtenir les financements nécessaires pour continuer ses activités. Elle devait trouver au moins 3,5 millions d’euros d’ici fin juin pour survivre à court terme, et 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année.
Face à l’urgence, Carmat avait même lancé un appel aux dons et sollicité l’État, mais cela n’a pas suffi. Elle prévoit désormais de demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Versailles. Cette procédure pourrait lui permettre de continuer ses activités tout en cherchant des solutions financières.
Cotée en Bourse depuis 2010, l’action de Carmat a chuté à environ 30 centimes d’euro, alors qu’elle valait plus de 100 euros il y a une dizaine d’années.
Son cœur artificiel Aeson reste une innovation majeure dans le domaine médical. Il est destiné aux patients en fin de vie cardiaque, en attente d’une greffe. Cependant, Carmat a connu des difficultés techniques dans le passé, notamment une suspension temporaire des implantations après des incidents ayant entraîné la mort de patients.
Aujourd’hui, la société compte 180 employés, répartis entre son siège social à Vélizy-Villacoublay et son site de production à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines. Elle assure qu’elle continuera d’accompagner les patients équipés du dispositif Aeson, quelle que soit l’issue judiciaire.
Pour de nombreux médecins, la disparition de Carmat serait un immense recul, car elle représente une alternative précieuse face au manque de cœurs disponibles pour les transplantations.
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